Réhabiliter le féminisme : mission impossible ?


Un auteur féministe suédois, Maria Sveland, a inspiré un rapport qui a été remis au conseil des ministres des pays nordiques. Ce rapport contient une proposition explosive et de même nature que les revendications des intégristes de la charia : la féministe veut rendre illégale la critique du féminisme, comme si c’était un crime de haine.

Le féminisme moderne est né dans la haine qu’avait Simone de Beauvoir pour le vagin et sa vision extrêmement négative des femmes. Discours typique de bourgeoise oisive qui pousse à son paroxysme le bovarisme fondateur du féminisme intellectuel et misandre. En réalité elle avait le dégoût d’elle-même et de la maternité et a tenté de s’en sortir en inventant une théorie de toutes pièces psychanalytiques. Le foetus ? « Un polype né de sa chair et étranger à sa chair [qui] va s’engraisser en elle ; elle est la proie… ». Le sexe féminin ? « Si la chair suinte – comme suinte un vieux mur ou un cadavre – il semble non qu’elle émette du liquide mais qu’elle se liquéfie : c’est un processus de décomposition qui fait horreur. »

Il est également né de la folie psychiatrique de Valérie Solanas et de quelques autres. Il termine dans la folie paranoïaque d’arrogantes qui prennent leur théorie pour une religion. Le féminisme est une idéologie forcément guerrière puisque développé contre les hommes. Il avance de plus en plus dans la guerre des sexes. Je ne comprends pas la soumission de beaucoup d’hommes à cet égard. La liberté et l’égalité ne peuvent jaillir du discours victimaire et misandre.

Je mentionne le féminisme en général même s’il y a quelques différences de courants dans ce mouvement. Mais les racines et la tendance générale sont les mêmes. Le féminisme a plutôt mauvaise presse, bien qu’il ait apporté des choses positives comme l’abandon des articles du code Napoléon par lesquels les femmes étaient assujetties aux maris, et l’assouplissement du système de répartition des espaces et des tâches selon les sexes. Mais ses excès, sa misandrie, les portraits d’hommes dans lesquels ceux-ci ne se reconnaissent pas, la récrimination permanente, entre autres, contribuent à amplifier une détestation de cette idéologie dominatrice. Il faudra même gommer certains de ses dégâts, comme l’introduction de la théorie gender dans les écoles.

A quelles conditions le féminisme peut-il être réhabilité ?

1. Il doit abandonner sa nature communautariste. En tant qu’homme mes besoins spécifiques ne sont pas pris en compte par le féminisme. Un véritable humanisme ne peut pas parler que des femmes et toujours que des femmes. S’il accepte d’y renoncer il devra changer sa dénomination.

2. Il doit renoncer à sa misandrie et cesser ses attaques sexistes contre les hommes. Accuser les hommes de tous les maux réels ou imaginaires des femmes est au mieux contre-productif, au pire un symptôme paranoïaque. Les traiter de violeurs par principe est une violence morale et sociale insupportable.

3. Il doit abandonner sa stratégie victimaire et refaire une lecture objective et en perspective de l’Histoire. Il doit véhiculer une image positive des femmes du passé et du présent, pas une caricature victimaire, et affirmer que les femmes ont toujours été importantes dans la société aux côtés des hommes. Il doit renoncer à cette caricature du couple que j’appelle le « Syndrome du couple Cohen ».

4. Il doit reconnaître la beauté des hommes dans leur grande majorité, leur apport à la société, leur non-violence à l’égard de leurs compagnes. La critique est toujours ouverte et utile, mais pas la violence psychologique actuelle contre les hommes.

5. Il doit abandonner son agressivité revendicatrice, qui est devenu une sorte de réflexe conditionné, et apprendre à dialoguer avec les hommes sans imposer son analyse. Il doit cesser de stigmatiser les hommes qui ne partagent pas son analyse.

6. Il doit renoncer à son stéréotype misandre de supposée « domination masculine » et remettre l’ouvrage sur le métier quant à son analyse des relations hommes-femmes. Cette analyse ne peut être réalisée de manière unilatérale et sur le seul critère de lutte des classes transposée au couple, mais doit se tenir en partenariat avec des hommes de toutes orientations et origines.

7. Il doit cesser de prétendre parler au nom de toutes les femmes et de traiter celles qui ne s’y soumettent pas d’aliénées. Il doit oeuvrer à une véritable égalités entre les femmes et les hommes, et non imposer une idéologie égalitariste rigide et inadaptée ou faire de la discrimination anti-hommes.

Il s’agit donc, pour le mouvement féministe, d’abandonner sa prétention évangélistique et quasi-mystique, aspect totalitaire qui à terme engendrera de nouvelles et inévitables violences sociales.

Au vu de ses dogmes et ancrages, et de la littérature produite à ce jour, c’est très difficile. C’est même presque mission impossible. Mais je ne demande qu’à être surpris. Mais je ne demande qu’à être surpris. Peut-être qu’après les harpies vociférantes et accusatrices actuelles, la cinquième génération retrouvera le chemin de relations plus saines avec les hommes, ou entendra enfin la parole des hommes qui ne se reconnaissent pas dans le portrait déformé de la masculinité ou dans le refus de celle-ci, ni dans l’analyse univoque et autoritaire de la société par les féministes. Seuls les hommes soumis, coupables ou qui cherchent des faveurs – entre autres sexuelles – auprès des cadors féministes acceptent les théories misandres. L’égalité devrait être un plaisir, pas une guerre ou une manif permanente : plaisir de partager, d’interagir ensemble, de faire des projets, de se soutenir mutuellement, entre autres. Sans quoi elle n’offre aucun d’intérêt.

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