Pourquoi votent-ils PS ?


Parmi les questions posées par Gérard Filoche, il y a effectivement la question des militants, des sympathisants du Parti socialiste et bien évidemment des personnes à la gauche de ce parti politique (parti qui ne pratiquent plus une politique de gauche, comme je l’ai expliqué dans mon précédent message) j’ai omis de traiter cet aspect du problème non par négligence mais parce que ce sujet appel un nouveau texte, une nouvelle réflexion sur ce fait étrange de notre société qui est que lorsqu’un parti est désavoué il est remplacé par le suivant puis, lorsque à son tour celui-ci ne convient pas; les électeurs se penchent vers celui qu’ils ont désavoué 5/6 ans plus tôt pensant sans doute que leurs idées politiques auraient changé comme si une voie divine leur aurait fait entendre raison.

 Il est évident que ni les sympathisants, les militants et les gens de l’aile gauche de ce parti ne sont des traîtres mais alors pourquoi le suivent-ils ? Pourquoi en sont-ils les sympathisants, les militants ?

 

I / Les médias

 le problème numéro un, et peut-être le plus gros des problèmes de notre époque, de notre temps, les médias avec leur porte d’entrée dans les foies grâce au poste de télévision, elle est tributaire d’un pouvoir d’informations, de documentations, de variété, de culture, de savoir phénoménale car en effet, qui n’a pas deux ou plusieurs postes de télévision aujourd’hui, l’accessibilité à ces médias via internet grâce notamment au box sur les ordinateurs, smartphones et tablettes, l’accès au replay.

 Par la force des choses, ce média s’il n’est plus indépendant d’un pouvoir ou d’un système peut alors devenir un outil de manipulation de masse de désinformation d’intoxication des peuples et c’est particulièrement le cas aujourd’hui où les médias qui sont censés nous informer sont détenus en grande majorité par des grands groupes industriels et financiers dont les intérêts sont moins d’informer les gens sur la réelle situation de notre pays que de donner une image fausse des problèmes afin de conserver leurs situations plus que confortables.

 C’est donc ces mêmes médias qui décident de qui inviter ou pas sur les plateaux de télévision aujourd’hui, des questions qui seront posées, de comment celles-ci le seront, de la politique à mener le « There is no alternative » de Margaret Thatcher et pour cela les mêmes économistes (quand ce n’est pas des gens des fonds “d’investissements”) qui montrent aux gens une vision idyllique de notre système économique et montrent l’Apocalypse des politiques alternatives vouées au protectionnisme et au retour de l’état régulateur, des politiques montrées comme populistes. Ces médias évitent de montrer des économistes, sociologues, historiens, chercheurs de toutes sortes qui montrent sur Internet ou dans leurs livres le côté néfaste de cette politique menée à la fois par le PS et l’UMP.

 C’est donc avec une information complètement erronée sur la situation actuelle, les causes qui ont mené à cette situation que sans doute une partie de l’électorat est faussé dans son choit lorsqu’il fait son acte de citoyen en choisissant son bulletin dans l’isoloir.


Critique de Pierre Bourdieu concernant la télévision

 

II/ Les Traditions

 Une autre possibilité qui a sans doute la vie dure c’est la tradition, le fait de toujours déposer le même bulletin dans l’urne depuis des années sans rien connaître de la politique et de l’économie, juste une adhésion de principe, peut-être générationnel qui permet au PS d’avoir des voix assurées pour les élections

 Cette tradition peut venir de différents avantages obtenus par son maire ou député (facilité d’accès à un logement social, aide pour l’obtention d’un emploi dans un établissement public etc…) ces méthodes qui ne sont pas illégales et qui sont pratiquées par tous les partis politiques permettent d’avoir une implantation forte dans une région ou un secteur déterminé.

 Les personnes ainsi aidées ont alors une sorte de responsabilité morale de voter pour le parti qui les a aidés et cette responsabilité morale peut se perpétuer au-delà de la première génération et cela devient une tradition de donner sa voix à ce parti.

 Une autre possibilité est que ces électeurs ont une vision lointaine, une vision des années 1980 de ce parti, c’est-à-dire la vision d’un parti qui a fait des nationalisations de masses, le vote de nombreuses lois qui ont permis aux salariés d’acquérir de nouveaux droits inscrits aujourd’hui dans le code du travail.

 Cette vision passéiste de ce parti étouffe sa transformation aux files du temps et notamment la conception et le vote des divers lois de dérégulation financière, de libéralisme économiques et la propagande au libéralisme économique et au marché financier qu’elle porte depuis le temps de la rigueur de 1983 et qui se sont accentués lors du deuxième septennat de François Mitterrand

 La méconnaissance de l’impact des conséquences des politiques menées par le PS lié à la vision de gauche de ce parti, sans doute amplifiée par les médias qui appellent “gauche” le PS sans expliquer en quoi le PS est un parti de gauche et en quoi l’UMP est un parti de droite, ce qu’est une politique de gauche et ce qu’est une politique de droite, les traditions perdures.

 C’est ainsi que sur une enquête concernant la montée du FN effectuée par les journalistes d’Envoyé Spécial montre ce spectacle ubuesque d’une personne votant systématiquement PS depuis des générations s’est mis à voter FN sans penser une seule seconde au FDG….

 Passer d’un parti en pensant qu’il est à gauche pour un parti d’extrême droite, sans se poser la question de ce qu’est un parti de gauche et ce qu’est un parti de droite, montre qu’en définitive, il est compliqué pour certains de se poser de telles questions.

 

III/ L’aveuglement

 Pour cette dernière partie, il est difficile de comprendre comment des gens au courant de la situation de ce pays et en connaissant les causes peuvent encore considérer le PS comme un parti de gauche. Comment peuvent-ils encore y adhérer alors qu’ils en critiquent le gouvernement en place, les décisions prises par ce gouvernement et le Président de la République qui pratiquent une politique en tout point semblable à celle menée par l’UMP quelques années plus tôt.

 Une politique est une politique et elle est basée sur des convictions personnelles car il est impossible de faire et conduire une politique dont on ne croit pas la réussite. Il est primordial de croire en ce que l’on fait, primordial d’être convaincu que le chemin que l’on prend est le meilleur pour la France si c’est bien l’intérêt du peuple français que l’on vise.

 L’habitude sans doute et le fait d’avoir vu les avancées sociales empêchent de se rendre compte de l’évidence qui sotte aux yeux de gens non impliqués dans un parti politique et qui se basent uniquement sur des faits, des décisions prises, les discours prononcés que ce soit par Pascal Lamy, par l’aveu de Gérôme Cahuzac, de ses mensonges et de la complicité d’un ministre du budget qui a couvert son collègue et non moins ami.

 «La réunion de toute la gauche » répète Gérard Filoche et Marie-Noëlle Lienemann à l’unisson mais encore faut-il savoir ce qu’est une politique de gauche justement, ce qu’on appelle une politique de gauche.

 Le fait de fréquenter depuis tellement d’année un parti politique au point de ne pas le voir évolué, ne pas se rendre compte du virage pris par ce parti en 1983 et que moins d’être une simple question de politique menée par ce parti, loin d’être une simple question de personnes, c’est le parti politique en entier qui a changé de paradigme, qui a changé de valeur sans doute sous l’impulsion de certains économistes libéraux qui ont convaincu ce parti que seuls les marchés financiers, la concurrence libre et non faussée la concurrence commerciale la plus libéral sont une planche de salut pour notre économie tout en y voyant pour certains d’entre eux, le moyen de s’enrichir à moindres frais tout en expliquant au peuple que le problème provient du coût du travail entre autres.

 Ce parti ne sert aujourd’hui qu’à l’enrichissement de quelques privilégiés amis du capitalisme et de la finance.

 Pour des gens implantés depuis longtemps dans un parti pour les valeurs qu’elle incarnait à l’époque de leurs adhésions, il est difficile de se rendre compte du tournant de ce parti, de ce qu’il est devenu tellement qu’aux files du temps il s’est noué vis-à-vis de ce parti des liens fort, des liens sentimentaux, des fondations qui font qu’on croit en lui envers et contre tout, une sorte de famille politique à laquelle ils croient et dont ils sont prêts à tout pour la défendre. ils sont complètement aveuglés par l’image erronée qu’ils ont de ce parti et qui ne ressemble en rien à la réalité du terrain.

C’est un engagement long et très pénible d’affronter la réalité sur un parti dont on a cru les chantres pendant plusieurs années, une véritable rupture à assumer comme l’a fait Jean-Luc Mélenchon en 2005 et qui doit être mené aujourd’hui par ce que l’on appelle l’aile gauche du PS s’il veut une bonne foi pour toute repartir sur de bonne base, des bases solides.

 

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